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Trésors de Chine…

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Taïwan a tout de l'île aux trésors de Chine, en tous les cas de la Chine impériale, qu'une visite au Musée du Palais permet d'entrapercevoir. Là, dans ce bâtiment du nord de Taipei, bâti à flancs de montagne et récemment rénové, ce que certains regrettent notamment pour le petit café agrémenté de magnifiques cages à oiseaux qui était installé sur ses toits, les commissaires disposent des richesses des empereurs de Chine accumulées sur prêt de 1000 ans, de la dynastie Song (960-1276) à la dynastie des Qing (1644-1911).

Le musée est divisé en plusieurs parties. L'une est consacrée au jade, avec comme pièce maîtresse un chou sur lequel sont posés un criquet et un éphémère, réalisée au cours de la dynastie Qing. On y apprend également que des empereurs se laissaient abuser sur l'ancienneté de certaines pièces par des artisans qui avaient découvert une technique pour reproduire l'apparence de la vieillerie.

Parmi les autres sections figurent celles consacrée aux poteries de la période Tang (618-907), aux bronzes de celle de Han (206 av. JC-220) ou encore à la calligraphie ou à la peinture. Et puis il y a actuellement un ensemble consacré aux documents diplomatiques, l'occasion notamment de se replonger dans l'histoire mouvementée de la fin de l'empire et du début de la république, que le Brésil et le Pérou furent les deux premiers pays à reconnaître, le 8 avril 1913.

Ces richesses ont une histoire étonnante. Après la fin de l'empire, la famille Qing a souhaité les vendre. Une proposition à 4 millions de dollars a été émise en direction de l'industriel américain JP MOrgan, décédé avant de finaliser l'opération.

En 1924, le trésor a été saisie par les autorités chinoises pour la création du Musée du Palais de Pékin. En 1931, la menace japonaise sur la capitale a incité le gouvernement à l'envoyer à Nanjing, ce qui fut fait après avoir emballé l'ensemble dans 19 000 caisses. En 1937, toujours sous la pression militaire nippone, l'ensemble est divisé en trois et acheminé vers Chongqing, capitale provisoire de ces temps troublées.

Le mausolée de Chang Kai-chek à Taipei, après la cérémonie de descente des couleurs. ©Eric Rechsteiner

Après la guerre, malgré un éphémère retour vers Nanjing, l'essentiel des richesses a atterri à Taïwan, en même temps que les nationalistes du Kuomintang et leur dirigeant Chang Kai-Chek (蔣中正, 1887-1975). Et c'est ainsi que Taipei abrite son Musée du Palais, grand rival de celui de Pékin et qui disposerait de réserves si importantes qu'il faudrait près d'un siècle pour en faire le tour, au rythme actuel de renouvellement des pièces exposées.

Le Musée du Palais est étroitement associé au centenaire de la République de Chine. ©Eric Rechsteiner


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